Peugeot 905 24H du Mans 1992

Sujet: Peugeot 905 24H du Mans 1992 Dim 2 Oct 2011 - 22:34

Vu qu'il y a une voir deux 908, je vais m'attaquer à la 905 et plus précisément à celle qui a remportée les 24H du Mans en 1992.

Peugeot décide en novembre 1988 de s'engager dans le nouveau championnat du monde d'Endurance. Arrivée prévue en 1990.

Pour se faire, une équipe (André de Cortanze à la direction technique, Robert Choulet à l'aérodynamique et Jean-Pierre Boudy à la motorisation) se met au travail dans les ateliers de Velizy près de Paris.

Présentée en février 1990, la 905 a l'air d'une Formule 1 carénée (Jean Todt, directeur de Peugeot Sport, a une petite idée du futur de Peugeot en sport automobile...).
Les premiers tours de roues ont lieu en Juillet sur le circuit de Magny-Cours aux mains de Jean-Pierre Jabouille (le "grand blond de chez Renault"). Les essais sont tellement concluants que le team décide de participer aux 2 dernières courses de la saison 1990 d'endurance.

A Montréal, la voiture, conduite par Jabouille épaulé du champion du monde de Formule 1 1982 Keke Rosberg, abandonne mais elle terminera à la 13ème place à Mexico.
Ces 2 courses permirent de jauger le potentiel de la voiture, et de déterminer les voies dans lesquelles il fallait travailler. De nombreux tests au cours de l'hiver furent réalisés, afin de valider les modifications apportées. En particulier, la voiture fut allégée de près de 80 kgs, et l'aérodynamique interne fut retravaillé. On peut distinguer la version 1990 de la version 1991 à la forme de la prise d'air derrière le cockpit, plus aplatie et inclinée sur le modèle 1991.
En 1991, Keke Rosberg fait équipe avec Yannick Dalmas alors que Philippe Alliot sera avec Mauro Baldi. Ces derniers ouvriront la saison en fanfare à Suzuka en offrant sa première victoire à la 905. Elle finira sa carrière au 24 heures du Mans, quatrième course de la saison avant d'être remplacée par la Evo 1bis dès le Nürburgring.

La 905 Evo 1bis est un développement du modèle des débuts. Tout en gardant la même cellule, la Evo 1bis se différencie principalement par une aérodynamique beaucoup plus soignée, et inspirée par la Jaguar XJR-14, créée par Ross Brawn : nouvel avant, apparition d'un aileron avant faisant toute la largeur de la voiture, déplacement des prises d'air moteur sur les côtés du cockpit, carrosserie beaucoup plus enveloppante à l'arrière de la voiture, apparition d'un aileron arrière bi-plan. L'équipe d'ingénieurs ayant conçue cette nouvelle 905 reste placée sous la direction d'André de Cortanze, et Jean-Pierre Jabouille en assure la mise au point. Il sera aussi le responsable de la mise au point de l'évolution Le Mans.

Cette 905 est propulsée par un moteur Peugeot V10 de 3500 cm3. Au Mans, le régime maximum a été abaissé de 1500t/mn par rapport à Monza ou Silverstone, ce qui le porte à 11 000 t/mn. Cette précaution était indispensable puisqu'en prenant un régime d'utilisation moyen de 10 000 t/mn en 24 heures, le moteur est supposé effectuer un cumul de 14 400 000 tours.

Le trio Dalmas-Blundell-Warwick remporte les 24 heures du Mans 1992 au volant d'un tout nouveau châssis, le EV 17. Ce châssis sera ensuite converti en 905 Evo 1ter et sera utilisé lors des 24 heures du Mans 1993 par le trio Boutsen-Dalmas-Fabi (2ème).

La 905 evo 1 ter est d'une évolution de la 905 evo 1bis, sur laquelle avait été adaptée la boîte de vitesse transversale à commande séquentielle de la 905 evo 2. Un nouveau train arrière dût être dessiné pour l'occasion, et des supports d'aileron arrière allongés et plus inclinés firent aussi leur apparition. Cette boîte de vitesse à commande séquentielle présentait un intérêt majeur : elle obligeait les pilotes à rétrograder tous les rapports, empêchant ainsi tout surrégime (pouvant avoir des conséquences dévastatrices dans une course d'endurance), et la manœuvre avant-arrière était très simple et moins fatiguante. La plage d'utilisation du moteur avait aussi été revue, et les échappements ne débouchaient plus latéralement, mais dans le nouveau diffuseur arrière, lui aussi en provenance directe d'Evo 2.

Trois chassis furent engagés dans cette unique course : le chassis victorieux aux 24 heures du Mans 1992, le EV17, pour Dalmas-Boutsen-Fabi, le chassis EV16 était de nouveau confié à l'équipage Alliot-Baldi-Jabouille, et le dernier chassis, le EV12 (qui était un des mulets présents aux 24 heures du Mans 1992), pour l'équipage Hélary-Bouchut-Geoff Brabham.

Peugeot a réussi cette année-là le triplé : Hélary-Bouchut-Geoff Brabham l'ont emporté, devant Dalmas-Boutsen-Fabi et Alliot-Baldi-Jabouille.

Cette course marqua aussi la fin de l'engagement de Peugeot en Endurance (jusqu'à l'annonce du retour pour 2007), et fut aussi la dernière de Jean Todt en tant que directeur de Peugeot Talbot Sport.

Je retrouve une boîte dans le stock et je fais une revue de kit